L’utilisation d’espèces sauvages apparentées à des plantes cultivées (ESPC) pour l’amélioration génétique est un processus long et laborieux généralement bien plus complexe que l’utilisation de variétés cultivées. C’est la raison pour laquelle beaucoup de sélectionneurs évitent d’avoir recours à des espèces sauvages apparentées à des plantes cultivées. Lorsqu’on utilise des ESPC pour l’amélioration génétique, la première étape consiste à les présélectionner. C’est une phase essentielle du projet qui comprend des opérations visant à isoler les caractéristiques génétiques désirées (par exemple la résistance à une maladie) et à les introduire dans les lignées les plus faciles à croiser avec des variétés d’élite modernes.
Jusqu’ici, le projet a lancé deux études pilotes de présélection : une pour le riz en collaboration avec l’Institut international de recherche sur le riz et l’Université de Cornell et une pour le tournesol avec l’Université de Colombie-Britannique. Les premiers résultats ont dégagé des caractéristiques intéressantes et diverses caractéristiques de floraison précoce pour l’espèce de tournesol sauvage Helianthus hirsutus, un trait essentiel pour l’adaptation au changement climatique étant donné que les saisons changent de plus en plus. Il a également été découvert qu’un autre échantillon de H. hirsutus disposait d’une diversité génétique potentiellement utilisable pour augmenter les rendements malgré son éloignement du tournesol de culture Helianthus annuus ; cet éloignement étant lié à son évolution.
Nous avons consulté des experts en présélection pour plusieurs des pools génétiques cibles. Cela nous a aidé à définir les priorités et le fil directeur à suivre pour concevoir des projets de présélection et d’évaluation d’espèces sauvages apparentées à des plantes cultivées. De plus, deux études pilotes et des projets portant sur sept autres variétés ont été menés jusqu’à ce jour pour la pomme de terre, les lentilles, l’aubergine, le pois chiche, la carotte, le blé (dur) et la patate douce. Les projets de présélection impliquent des moyens visant à accroître le rendement et la collaboration entre des partenaires de recherche au sein du CGIAR, des universités et des partenaires impliqués dans des programmes nationaux dans le monde de la recherche. Par exemple, l’équipe du projet de présélection de la pomme de terre est composée du Centre international de la pomme de terre Center (CIP) du Pérou, de l’Institut national de recherche agricole (INIA) d’Uruguay et de l’Entreprise brésilien de recherche agricole (EMBRAPA).
